Randevoo پادکست فارسی راندوو

راندوو پادکستیه که درون قراره یک رمان فرانسوی رو با هم بخونیم، ترجمه کنیم و اگه لازم شد توضیح بدیم و میتونه به درد کسایی بخوره که زبان فرانسه بلدند، دارند یاد می گیرند یا فقط به زبان فرانسه یا به صورت کلی تر به رمان علاقمندند

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Episodes

Randevoo - Épisode 11

Friday Nov 30, 2018

Friday Nov 30, 2018

13.Flirting with disaster
Cette nuit, dans le cours de ma virée, un pote est venu me parler (je ne me souviens plus qui, ni quand, et encore moins où).
— Pourquoi fais-tu la gueule ?, m’a-t-il demandé.
Je me souviens lui avoir juste répondu :
— Parce que l’amour dure trois ans.
Apparemment, cela a fait son effet : le type s’est éclipsé. Du coup, je ressers cette réplique partout où j’apparais. Dès que j’ai l’air triste et qu’on me demande pourquoi, je rétorque, de but en blanc :
— Parce que l’amour dure trois ans.
Je trouve ça d’un chic fou. À la longue, je me dis même que ça ferait peut-être un bon titre de livre.
L’amour dure trois ans. Même si vous êtes marié depuis quarante ans, au fond de vous-même, avouez que vous savez très bien que c’est vrai. Vous voyez très bien à quoi vous avez renoncé ; à quel moment vous avez abdiqué. Le jour fatidique où vous avez cessé d’avoir peur.
Entendre que l’amour dure trois ans n’est pas agréable ; c’est comme un tour de magie raté, ou comme quand le réveil sonne au milieu d’un rêve érotique. Mais il faut briser le mensonge de l’amour éternel, fondement de notre société, artisan du malheur des gens.
Après trois ans, un couple doit se quitter, se suicider, ou faire des enfants, ce qui sont trois façons d’entériner sa fin.
On nous dit souvent qu’au bout d’un certain temps, la passion devient « autre chose », de plus solide et plus beau. Que cette « autre chose », c’est l’Amour avec un grand « A », un sentiment certes moins excitant, mais aussi moins immature. J’aimerais être bien clair : cette « autre chose » m’emmerde, et si c’est cela l’Amour, alors je laisse l’Amour aux paresseux, aux découragés, aux gens « mûrs » qui se sont engoncés dans leur confort sentimental. Moi, mon amour il a un petit « a » mais de grandes envolées ; il ne dure pas très longtemps mais au moins, quand il est là on le sent passer. Leur « autre chose » en quoi ils voudraient transformer l’amour ressemble à une théorie inventée pour pouvoir se contenter de peu, et se rassurer en clamant qu’il n’y a rien de mieux. Ils me font penser aux jaloux qui rayent les portes des voitures de luxe parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’en offrir une. Fin de soirée apocalyptique. Envie d’en finir avec la boule dans le ventre.
Vers cinq heures du matin, je téléphone à Adeline H., c’est dire si je vais mal. J’ai son numéro perso.
« Allô ? Allô ? Qui est à l’appareil ? »
Voix rauque. Je la réveille. Pourquoi n’a-t-elle pas mis son répondeur ? Je ne sais pas quoi lui dire.
« Euh… Excuse-moi de te réveiller… je voulais juste te dire bonsoir… »
« C’EST QUI ? T’ES DINGUE OU QUOI, PUTAIN ? ! »
Je raccroche. Assis, immobile, la tête appuyée sur les deux mains, j’hésite entre la boîte de Lexomil et la pendaison : et pourquoi pas les deux ? Je n’ai pas de corde, mais plusieurs cravates Paul Smith attachées entre elles feront bien l’affaire. Les tailleurs anglais choisissent toujours des matières très résistantes. Je colle un Post-It sur la télé :
 
« TOUT HOMME ENCORE EN VIE APRÈS 30 ANS EST UN CON ».
 
J’ai bien fait de louer un appartement avec poutres apparentes. Il suffit de monter sur cette chaise, là, comme ceci, puis de boire le verre de Coca-Cola contenant les anxiolytiques écrasés. Après, on passe la tête dans le nœud coulant, et au moment où l’on s’endort, logiquement, c’est pour ne plus se réveiller.

Randevoo - Épisode 10

Friday Nov 23, 2018

Friday Nov 23, 2018

قسمت 12
توهمات گم‌شده
 
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12. Les illusions perdues
Notre génération est trop superficielle pour le mariage. On se marie comme on va au MacDo. Après, on zappe. Comment voudriez-vous qu’on reste toute sa vie avec la même personne dans la société du zapping généralisé ? Dans l’époque où les stars, les hommes politiques, les arts, les sexes, les religions n’ont jamais été aussi interchangeables ? Pourquoi le sentiment amoureux ferait-il exception à la schizophrénie générale ?
Et puis d’abord, d’où nous vient donc cette curieuse obsession : s’escrimer à tout prix pour être heureux avec une seule personne ? Sur 558 types de sociétés humaines, 24 % seulement sont monogames. La plupart des espèces animales sont polygames. Quant aux extraterrestres, n’en parlons pas : il y a longtemps que la Charte Galactique X23 a interdit la monogamie dans toutes les planètes de type B#871.
Le mariage, c’est du caviar à tous les repas : une indigestion de ce que vous adorez, jusqu’à l’écœurement. « Allez, vous en reprendrez bien un peu, non ? Quoi ? Vous n’en pouvez plus ? Pourtant vous trouviez cela délicieux il y a peu, qu’est-ce qui vous prend ? Sale gosse, va ! »
La puissance de l’amour, son incroyable pouvoir, devait franchement terrifier la société occidentale pour qu’elle en vienne à créer ce système destiné à vous dégoûter de ce que vous aimez.
Un chercheur américain vient de démontrer que l’infidélité est biologique. L’infidélité, selon ce savant renommé, est une stratégie génétique pour favoriser la survie de l’espèce. Vous imaginez la scène de ménage : « Mon amour, je ne t’ai pas trompée pour le plaisir : c’était pour la survie de l’espèce, figure-toi ! Peut-être que toi tu t’en fous, mais il faut bien que quelqu’un s’en préoccupe, de la survie de l’espèce ! Si tu crois que ça m’amuse !… »
Je ne suis jamais rassasié : quand une fille me plaît, je veux en tomber amoureux ; quand j’en suis amoureux, je veux l’embrasser ; quand je l’ai embrassée, je veux coucher avec elle ; quand j’ai couché avec elle, je veux vivre avec elle dans un meublé ; quand je vis avec elle dans un meublé, je veux l’épouser ; quand je l’ai épousée, je rencontre une autre fille qui me plaît. L’homme est un animal insatisfait qui hésite entre plusieurs frustrations. Si les femmes voulaient jouer finement, elles se refuseraient à eux pour qu’ils leur courent après toute leur vie.
La seule question en amour, c’est : à partir de quand commence-t-on à mentir ? Êtes-vous toujours 
aussi heureux de rentrer chez vous pour retrouver la même personne qui vous attend ? Quand vous lui dites « je t’aime », est-ce que vous le pensez toujours ? Il y aura bien – c’est fatal – un moment où vous vous forcerez. Où vos « je t’aime » n’auront plus le même goût. Pour moi, le déclic, ça a été le rasage. Je me rasais tous les soirs pour ne pas piquer Anne en l’embrassant la nuit. Et puis, un soir – elle dormait déjà (j’étais sorti sans elle jusqu’au petit jour, typiquement le genre de comportement minable que l’on se permet avec l’excuse du mariage) – je ne me suis pas rasé. Je pensais que ce n’était pas grave, puisqu’elle ne s’en rendrait pas compte. Alors que cela signifiait simplement que je ne l’aimais plus.
Quand on divorce on achète toujours La Séparation de Dan Franck. La première scène est émouvante : pendant une pièce de théâtre, l’homme s’aperçoit que sa femme ne l’aime plus car elle retire sa main de la sienne. Il tente de la reprendre mais elle l’enlève à nouveau. Je me disais : quelle salope ! Pourquoi autant de cruauté ? Ce n’est pourtant pas compliqué de laisser sa main dans la main de son mari, merde ! Jusqu’au jour où la même chose m’est arrivée. Je me suis mis à repousser la main d’Anne sans arrêt. Elle me prenait gentiment la main, ou le bras, ou bien posait sa main sur ma cuisse quand nous regardions la télé, et moi que voyais-je ? Une main molle, blanchâtre, avec la consistance d’un gant Mappa. Je frissonnais de dégoût. C’était comme si elle posait un poulpe sur moi. Je culpabilisais : mon Dieu, comment en étais-je arrivé là ? J’étais devenu la salope du livre de Dan Franck. Elle insistait pour mêler ses doigts aux miens. Je me forçais, sans parvenir à réprimer une grimace. Je me levais d’un bond, soi-disant pour aller pisser, en réalité juste pour fuir cette main. Puis je revenais sur mes pas, pris de remords, et je regardais sa main que j’avais aimée. Sa main que je lui avais demandée devant Dieu. Sa main que, trois ans plus tôt, j’aurais donné ma vie pour tenir ainsi. Et je ne ressentais que haine de moi, honte d’elle, indifférence, envie de chialer. Et je serrais contre mon cœur cette pieuvre molle, puis je lui faisais un baisemain mouillé de tristesse et de dépit.
L’amour est fini quand il n’est plus possible de revenir en arrière. C’est comme ça qu’on s’en rend compte : de l’eau a coulé sous les ponts, l’incompréhension règne ; on a rompu sans même s’en apercevoir.
 

Randevoo - Épisode 09

Friday Nov 16, 2018

Friday Nov 16, 2018

قسمت 11
مرد سی ساله
 
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XIL'homme de trente ans
Dans mon milieu, on ne se pose aucune question avant l'âge de trente ans et, à ce moment-là, bien sûr, il est trop tard pour y répondre.Voici comment ça se passe: tu as 20 ans, tu déconnes un brin, et quand tu te réveilles tu en as 30. C'est fini: plus jamais ton âge ne commencera par un 2. Tu dois te résoudre à avoir dix ans de plus qu'il y a dix ans, et dix kilos de plus que l’année dernière. Combien d'années il te reste? 10? 20? 30? L'espérance de vie moyenne t'en accorde encore 42 si tu es un homme, 50 si tu es une femme. Mais elle ne compte pas les maladies, les cheveux qui tombent, le gâtisme, les taches sur les mains. Personne ne se pose ces questions: En avons-nous assez profité?Aurions-nous dû vivre autrement? Sommes-nous avec la bonne personne, dans le bon endroit? Que nous propose ce monde? De la naissance à la mort, on branche nos vies sur pilotage automatique, et il faut un courage surhumain pour en dévier le cours.À 20 ans, je croyais tout savoir de la vie. À 30 ans, j'ai appris que je ne savais rien. Je venais de passer dix années à apprendre tout ce qu'il me faudrait, par la suite, désapprendre.Tout était trop parfait. Il faut se méfier des couples idéaux: ils aiment trop être beaux; ils se forcent à sourire, comme s'ils assuraient la promotion d'un nouveau film au Festival de Cannes. L'embêtant avec le mariage d'amour, c'est qu'il démarre trop haut. La seule chose qui puisse arriver d'étonnant à un mariage d'amour, c'est un cataclysme.Sinon, quoi? La vie est finie. On était déjà au Paradis avant d'avoir vécu. On devra rester jusqu'à sa mort dans le même film parfait, avec le même casting impeccable. C'est invivable. Quand on a tout trop tôt, on finit par espérer un désastre, en guise de délivrance. Une catastrophe pour être soulagé.J'ai mis longtemps à admettre que je ne m'étais marié que pour les autres, que le mariage n'est pas quelque chose que l'on fait pour soi-même. On se marie pour énerver ses amis ou faire plaisir à ses parents, souvent les deux, parfois l'inverse. De nos jours, les neuf dixièmes des épousailles bécébégés ne constituent que des passages obligés, des cérémonies mondaines où des parents coincés rendent des invitations. Parfois, dans certains cas gravement atteints, la belle-famille vérifie que son futur gendre figure dans le Bottin mondain, soupèse sa bague de fiançailles pour en vérifier le nombre de carats et insiste pour avoir un reportage dans Point de Vue-Images du Monde. Mais ce sont vraiment des cas extrêmes.On se marie exactement comme on passe son baccalauréat ou son permis de conduire: c'est toujours le même moule dans lequel on veut se couler pour être normal, normal, NORMAL, à tout prix. À défaut d'être au-dessus de tout le monde, on veut être comme tout le monde, par peur d'être en dessous. Et c'est le meilleur moyen de ruinerun amour véritable.Le mariage n'est d'ailleurs pas seulement un modèle imposé par l'éducation bourgeoise: il fait aussi l'objet d'un colossal lavage de cerveau publicitaire, cinématographique, journalistique, et même littéraire, une immense intox qui finit par pousser de ravissantes demoiselles à désirer la bague au doigt et la robe blanche alors que, sans cela, elles n'y auraient jamais songé. Le Grand Amour, ça oui, avec ses hauts et ses bas, bien sûr qu'elles y penseraient, sinon pourquoi vivre? Mais le Mariage, l'Institution-qui-rend-1'Amour-Chiant, “le boulet de l'amour à perpétuité et de l'accouplement à vie” (Maupassant): jamais. Dans un monde parfait, les filles de vingt ans ne seraient jamaisattirées par une invention aussi artificielle. Elles rêveraient de sincérité, de passion, d'absolu - pas d'un type en jaquette de location. Elles attendraient l'Homme qui saurait les étonner chaque jour que Dieu fait, pas l'Homme qui va leur offrir des étagères Ikéa. Elles laisseraient la Nature - c'est-à-dire le désir - faire son office. Malheureusement leur maman frustrée leur souhaite un malheur identique, et elles-mêmes ont vu trop de soap-operas. Alors elles attendent le Prince Charmant, ce concept publicitaire débile qui fabrique des déçues, des futures vieilles filles, des aigries en quête d'absolu, alors que seul un homme imparfait peut les rendre heureuses.Bien entendu, les bourgeois vous jureront que de tels schémas n'ont plus cours, que les mœurs ont changé, mais croyez-en une victime énervée: jamais l'oppression n'a été plus violente que dans notre époque de fausse liberté. Le totalitarisme conjugal continue, chaque jour, de perpétuer le malheur, de génération en génération. On nous imposece pipeau en fonction de principes factices et usés, dans le but inavoué de reproduire encore et toujours un héritage de douleur et d'hypocrisie. Briser des vies reste le sport préféré des vieilles familles françaises, et elles s'y connaissent en la matière. Elles ont de l'entraînement. Oui, on peut encore l'écrire aujourd'hui: familles, je vous hais.Je vous hais d'autant plus que je me suis rebellé beaucoup trop tard. Au fond de moi-même, j'étais bien content.J'étais un plouc de roturier, descendant de hobereaux béarnais, fier comme un paon d'épouser Anne, l'aristochatte de porcelaine. J'ai été imprudent, fat, naïf et stupide. Je le paye cash. J'ai mérité cette débâcle. J'étais comme tout le monde, comme vous qui me lisez, persuadé d'être l'exception qui confirme la règle. Évidemment, le malheur allaitm'éviter, nous passerions entre les gouttes. L'échec n'arrive qu'aux autres. L'amour s'en est allé un jour, et j'ai été réveillé en sursaut. Jusque-là, je m'étais forcé à jouer le mari comblé. Mais je me mentais à moi-même depuis trop longtemps pour ne pas, un jour, commencer à mentir à quelqu'un d'autre.

Randevoo - Épisode 08

Friday Nov 09, 2018

Friday Nov 09, 2018

قسمت دهم
کاخ دادگستری پاریس
 
X
Palais de Justice de Paris
Le divorce n'est jamais léger. Quelles sortes d'ordures sommes-nous devenus pour croire qu'il s'agit d'un acte sans gravité? Anne a cru en moi. Elle m'a confié sa vie devant Dieu (et, plus impressionnant; devant la République Française). J'ai signé un pacte par lequel je lui promettais de m'occuper d'elle toujours et d'élever nos enfants. Je l'ai escroquée. C'est elle qui a demandé le divorce: juste retour des choses, puisque c'est moi qui l'avait demandée en mariage. Nous n'aurons pas d'enfants et tant mieux pour eux. Je suis un traître et un lâche, ce qui aurait fait beaucoup pour un père de famille. Je plaide coupable - pour cesser de culpabiliser.
Pourquoi n'y a-t-il personne aux divorces? À mon mariage, tous mes amis m'entouraient. Mais le jour de mon divorce, je suis incroyablement seul. Pas de témoins, ni de demoiselles d'honneur, pas de famille, ni de copains bourrés pour me taper dans le dos. Ni fleurs, ni couronnes. J'aurais aimé qu'on me lance quelque chose, à défaut de riz, je ne sais pas, des tomates pourries, par exemple. À la sortie du Palais de Justice, ce genre de projectile est pourtant monnaie courante. Où sont-ils, tous ces proches qui se gavaient de petits fours à mes noces et qui à présent me boycottent, alors que ce devrait être l'inverse - on devrait toujours se marier seul et divorcer avec le soutien de tous ses amis?
Il paraît que certains pasteurs anglicans organisent des cérémonies religieuses de divorce à l'amiable, avec bénédiction des séparés et remise solennelle des alliances à l'officiant. “Mon père, je vous rends cette bague comme le signe que mon mariage est terminé.” Je trouve que cela a de la gueule. Le Pape devrait étudier la question: cela ramènerait du monde dans les églises, et puis la revente des alliances rapporterait plus que la quête, non? Idée à creuser, me dis-je alors que le juge des divorces tente la conciliation. Il nous demande, à Anne et moi, si nous sommes sûrs de vouloir divorcer. Il nous parle comme si nous étions des enfants de quatre ans. J'ai envie de lui répondre que non, que nous sommes venus ici pour faire un tennis. Et puis je réfléchis, et je me rends compte qu'il nous a percés à jour: il a raison, nous sommes des enfants de quatre ans.
Le divorce est un dépucelage mental. En l'absence de la “bonne guerre” que nous mériterions, ce genre de désastres (tout comme perdre sa mère ou son père, se retrouver paralysé après un accident de voiture, perdre son logement à la suite d'un licenciement abusif) sont les seuls événements qui nous apprennent à devenir des hommes.
... Et si l'adultère m'avait rendu adulte?
On fait semblant d'être indifférent au divorce, mais arrive bientôt le moment terrible où l’on comprend être passé de “la Belle au bois dormant” à “Nous ne vieillirons pas ensemble”. Adieu souvenirs charmants, il faut renoncer aux surnoms adorables qu'on se donnait, brûler les photos du voyage de noces, éteindre la radio quand on y entend une chanson qu'on fredonnait ensemble. Certaines phrases vous mettent hors de vous: “ Je m'habille comment? ”, “
Qu'est-ce qu'on fait ce soir? ”, car elles vous rappellent de mauvais souvenirs. Vous aurez inexplicablement les larmes aux yeux chaque fois que vous assisterez à des retrouvailles dans un aéroport. Et même le Cantique des Cantiques deviendra une torture: “Vos joues ont la beauté de la tourterelle, et votre cou est comme de riches colliers... Vous avez blessé mon cœur, ma sœur, mon épouse, vous avez blessé mon cœur par l'un de vos yeux et par un cheveu de votre cou.”
Les seules fois où l'on se croisera désormais, ce sera en présence d'une souriante avocate qui aura, par-dessus le marché, le mauvais goût d'être enceinte jusqu'aux dents. On se fera la bise comme de vieux amis. On ira boire un café ensemble comme si la Terre ne venait pas de s'écrouler. Autour de nous les gens continueront de vivre. On bavardera d'un ton badin, puis, quand on se séparera, l'air de rien, ce sera pour toujours. “Au revoir” sera le dernier mensonge.

Randevoo - Épisode 07

Friday Nov 02, 2018

Friday Nov 02, 2018

شب هایی وجود دارد که خواب تجمل محسوب می شود. خوابیدن برای بیدار شدن از این خواب بد.  دوست داریم هیچ کدام از این اتفاق ها نیافتاده بود. دوست داریم « Ctrl + z » زندگی را بزنیم. چرا که وقتی دیگران را زجر می دهیم، خود را بیشتر از همه نابود می کنیم.
 
قسمت نهمباران روی کوپاکابانا
IXPluie sur Copacabana
Les contes de fées n'existent que dans les contes de fées. La vérité est plus décevante. La vérité est toujours décevante, c'est pourquoi tout le monde ment. La vérité, c'est la photo d'une autre femme trouvée par inadvertance dans mon sac de voyage, à Rio de Janeiro (Brésil), la veille du Jour de l'An. La vérité, c'est que l'amour commence dans l'eau de rose et finit en eau de boudin. Anne cherchait sa brosse à cheveux et fut décoiffée par un Polaroid de femme assorti de quelques lettres d'amour qui n'étaient pas d'elle. À l'aéroport de Rio, Anne m'a largué. Elle voulait rentrer à Paris sans moi. Je n'étais pas en position de la contredire. Elle pleurait avec étonnement. L'effroi de quelqu'un qui a tout perdu en vingt secondes. C'était une petite fille adorable qui découvrait d'un seul coup que la vie est épouvantable et que son mariage s'écroulait. Elle ne voyait plus rien, il n'y avait plus d'aéroport, plus de file d'attente, plus de tableaux d'affichage, tout avait disparu, sauf moi, son bourreau. Comme je regrette aujourd'hui de ne pas l'avoir serrée dans mes bras! Mais j'étais gêné que ses larmes n'arrêtassent pas de couler, et tout le monde me regardait. Il est toujours assez embarrassant d'être un salaud en public. Au lieu de lui demander pardon, je lui ai dit: “Monte, tu vas rater l'avion.” Je n'ai rien dit pour la sauver. Rien que d'y repenser aujourd'hui, j'en ai encore mon grand menton qui tremble. Elle avait un regard implorant, triste, embué, haineux, battu, inquiet, déçu, innocent, fier, méprisant qui restait tout de même bleu. Jamais je ne l'oublierai: ce regard découvrait la douleur. Il faudra que j'apprenne à vivre avec cette saloperie sur le dos. On s'apitoie sur ceux qui souffrent mais pas sur ceux qui font du mal. Débrouille-toi comme un grand, mon vieux. Tu es celui qui n'a pas tenu ses promesses. Souviens-toi de la fin d'Adolphe: “La grande question dans la vie, c'est la douleur que l'on cause, et la métaphysique la plus ingénieuse ne justifie pas l'homme qui a déchiré le cœur qui l'aimait.” Après, j'ai traîné seul sur Copacabana, le cœur brisé, j'ai bu, esseulé comme personne ne le fut jamais, vingt caïpirinhas, je me sentais merdique, injuste et monstrueux. J'allais devenir une sorte de caillou froid. Pour la première fois depuis des décennies, il pleuvait sur le Réveillon de Rio. Punition divine. Agenouillé sur le sable, dans les tambours assourdissants de la samba, je me suis moi aussi mis à pleuvoir. Il y a des nuits où dormir serait un luxe. Dormir pour pouvoir se réveiller de ce mauvais rêve. On aimerait que tout ceci ne soit jamais arrivé. On voudrait faire “pomme z” avec sa vie. Car c'est soi-même qu'on abîme le plus, quand on fait souffrir quelqu'un. Oui, c'est vrai, je me souviens très bien de la nuit où j'ai cessé de dormir. Un million de Brésiliens vêtus de blanc, sous la pluie, sur la plage. Feu d'artifice géant devant le Méridien. Il fallait jeter des fleurs blanches dans les vagues en faisant un vœu que les divinités réaliseraient dans l'année. J'ai balancé un bouquet dans les flots en souhaitant très fort que tout s'arrange. Je ne sais pas ce qui s'est passé: mes fleurs devaient être moches, ou les dieux absents. En tout cas, je n'ai jamais été exaucé.

Randevoo - Épisode 06

Friday Oct 26, 2018

Friday Oct 26, 2018

پسرهایی مثل من که در دوران کودکی فکر می‌کنند زشت هستند، معمولا از اینکه بتوانند قاپ یک دختر زیبا را بدزدند، شگفت زده می‌شوند و خیلی سریع به آنان درخواست ازدواج می‌دهند...
 
 
قسمت هشتم
برای آنانی که شروع داستان را از دست داده‌اند
 
نام ترانه
Everybody hurts
خواننده ترانه
R.E.M
 
VIIIPour ceux qui ont manqué le début
À trente ans, je suis toujours incapable de regarder une jolie fille dans les yeux sans rougir. Il est consternant d'être aussi émotif. Trop blasé pour tomber vraiment amoureux, et cependant trop sensible pour rester indifférent. Bref, trop faible pour rester marié. Mais quelle mouche m'a piqué? Évidemment, la tentation serait grande de vous envoyer aux deux tomes précédents, mais après tout, ce ne serait pas très fair-play, étant donné que ces chefs d'œuvre romantiques ont été pilonnés peu après leur succès d'estime. Alors résumons les épisodes précédents: j'étais un viveur impénitent, pur produit de notre société de luxe inutile. Né le 21 septembre 1965, vingt ans après Auschwitz, le premier jour de l'automne. Je suis venu au monde le jour où les feuilles commencent à tomber des arbres, le jour où les jours raccourcissent. D'où, peut-être, un tempérament désenchanté. Je gagnais ma vie en alignant des mots, dans des journaux ou des agences de publicité - ces dernières ayant l'avantage de payer plus cher un nombre inférieur de mots. Je me suis fait connaître en organisant des fêtes à Paris à un moment où il n'y avait plus de fêtes à Paris. Cela n'a rien à voir avec les mots, et pourtant c'est ainsi que je me suis fait un nom, probablement parce qu'à notre époque les aligneurs de mots sont jugés moins importants que les gens qui ont leur photo dans les pages nocturnes de quelques magazines. J'ai surpris ceux qui s'intéressaient à ma biographie lorsque je me suis marié par amour. Un jour, dans un regard bleu, j'avais cru entrevoir l'éternité. Moi qui passais ma vie à courir d'une soirée à l'autre et d'un métier à l'autre pour ne pas avoir le temps de déprimer, je me suis imaginé heureux. Aline, ma femme, était irréelle, d'une beauté lumineuse, presque impossible. Beaucoup trop jolie pour être heureuse - mais cela, je ne l'ai su que trop tard. Je la regardais pendant des heures. Parfois elle s'en rendait compte et me le reprochait: “Arrête de m'observer, s'écriait-elle, tu me gênes.” Mais la regarder vivre était devenu mon spectacle préféré. Les garçons comme moi, qui se sont trouvés moches dans leur enfance, sont en général tellement étonnés d'arriver à séduire une jolie fille qu'ils les demandent en mariage un peu vite. La suite n'est pas d'une folle originalité; disons, pour ne pas entrer dans les détails, que nous nous sommes installé dans un appartement trop petit pour un si grand amour. Du coup, nous sortions trop souvent de chez nous, et fûmes entraînés dans un tourbillon assez corrompu. Les gens disaient de nous: — Ils sortent beaucoup, ces deux-là. — Oui, les pauvres... Comme ils doivent aller mal! Et les gens n'avaient pas complètement tort, même s'ils étaient bien contents d'avoir, pour une fois, une jolie fille dans leurs soirées glauques. La vie est ainsi faite que, dès que vous êtes un tantinet heureux, elle se charge de vous rappeler à l'ordre. Nous fûmes infidèles, à tour de rôle. Nous nous sommes quittés comme nous nous étions mariés; sans savoir pourquoi. Le mariage est une gigantesque machination, une escroquerie infernale, un mensonge organisé, dans lequel nous avons péri comme deux enfants. Pourquoi? Comment? C'est très simple. Un jeune homme demande sa main à la femme qu'il aime. Il crève de trouille, c'est mignon, il rougit, il transpire, il bégaye et elle, elle a les yeux qui brillent, elle rit nerveusement, lui fait répéter sa question. Dès qu'elle a dit oui, soudain une interminable liste d'obligations vont leur tomber dessus, dîners et déjeuners de famille, plans de table, essayages de la robe, engueulades, interdit de roter ou péter devant les beaux-parents, tenez-vous droit, souriez, souriez, c'est un cauchemar sans fin et ce n'est que le tout début: ensuite, vous allez voir, tout est organisé pour qu'ils se détestent.

Randevoo - Épisode 05

Friday Oct 19, 2018

Friday Oct 19, 2018

قسمت ششم
ته خط
 
قسمت هفتم
دستورالعمل بهتر شدن
 
نام ترانه:
Et si tu n'existait pas
خوانندهٔ ترانه:
Joe Dassin
 
VILe bout du rouleau
Je suis rentré chez moi dans un état déplorable. Bon sang, mais quelle misère de se mettre dans des états pareils à mon âge! Le culte de la cuite, ça passe à dix-huit ans, à trente c'est pathétique. J'ai gobé un demi-ecstasy pour rouler des pelles à des inconnues. Sans cela, j'aurais été trop timide pour tenter ma chance. Le nombre de filles que je n'ai jamais embrassées par crainte de me prendre une veste est incalculable. C'est ce qui fait mon charme: j'ignore si j'en ai. Au Queen, les deux jolies blondes saoules qui fourraient leurs langues dans mes oreilles, en créant un effet de glougloutage stéréophonique, m'ont demandé: — On va chez toi ou chez nous? Après leur avoir roulé un patin collectif à toutes les deux (et mordu leurs quatre seins), j'ai répondu fièrement: — Vous chez vous, et moi chez moi. J'ai pas de capotes, et puis ce soir je fête mon divorce, j'aurais trop peur de ne pas bander. Au bout du scooter, j'ai retrouvé mon appartement déserté. La main de l'angoisse a empoigné mon estomac: descente d'x. Pas besoin de ça: à quoi sert-il de passer la soirée à se fuir soi-même si c'est pour être rattrapé en bout de course à son domicile? Dans les poches de mon manteau, j'ai récupéré un reste de cocaïne dans une enveloppe. Reniflé à même le papier kraft. Cela amortira le spleen. Il reste de la poudre blanche sur le bout de mon nez. Maintenant je n'ai plus sommeil. Le jour s'est levé, la France va se mettre au travail. Et pendant ce temps un adolescent attardé ne bougera pas avant des heures. Trop défoncé pour dormir, lire ou écrire, je fixerai le plafond en serrant les dents. Avec ce visage rougeaud et ce nez blanchi, j'aperçois dans le miroir un clown en négatif. Je n'irai pas travailler aujourd'hui. Fierté d'avoir refusé une partouze bisexuelle le lendemain de mon divorce. Marre de ces filles avec qui tu couches mais contre qui tu détestes te réveiller. À part une casserole de lait qui déborde, il n'y a pas grand-chose sur terre de plus sinistre que moi.
VIIRecette pour aller mieuxRépéter souvent ces trois phrases: LE BONHEUR N'EXISTE PAS. L'AMOUR EST IMPOSSIBLE. RIEN N'EST GRAVE. Sans rire, cela paraît idiot, mais cette recette m'a peut-être sauvé la vie quand je touchais le fond. Essayez-la dèsvotre prochaine dépression nerveuse. Je vous la recommande. Voici également une liste de chansons tristes à écouter pour remonter la pente: April come she will de Simon & Garfunkel (20 fois), Trouble de Cat Stevens (10 fois), Something in the way she moves de James Taylor (10 fois), Et si tu n'existais pas de Joe Dassin (5 fois), Sixty years on suivi de Border Song d'Elton John (40 fois), Everybody hurts de REM (5 fois), Quelques mots d'amour de Michel Berger (40 fois mais ne vous en vantez pas trop), Memory Motel des Rolling Stones (8 fois et demie), Living without you de Randy Newman (100 fois), Caroline No des Beach Boys (600 fois), la Sonate à Kreutzer de Ludwig van Beethoven (6 000 fois). Bon concept de compil, ça: j'ai déjà le slogan. “La Compil Cafard, la Compil qui broie du noir.

Randevoo - Épisode 04

Friday Oct 12, 2018

Friday Oct 12, 2018

قسمت پنجممهلت پایانی تازگی
 
آمار سازمان ملل، حقایق علمی دربارهٔ فعل و انفعلات شیمایی، نظرات استاندل و رولان بارت همگی بیانگر این هستند که عشق فقط سه سال طول می‌کشد.
 
نام ترانه
Avec le temps
خواننده
Léo Ferré
 
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Randevoo - Épisode 03

Friday Oct 05, 2018

Friday Oct 05, 2018

کتاب عشق سه سال طول می‌کشد
 
بخش سوم
رها شده در ساحل
 
بخش چهارم
غمگین‌ترین کسی که دیده‌ام
 
برای دریافت متن کتاب
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Randevoo - episode 02

Friday Sep 28, 2018

Friday Sep 28, 2018

قسمت دوم کتاب عشق سه سال طول می‌کشد
طلاق جشن‌گونه
مارک مارونیه اولین شب بعد از طلاقش را تجربه می‌کند
برای دریافت متن داستان
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نام ترانه
Beau Bizzare 
نام خواننده
Christophe

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