Episodes
Friday Nov 09, 2018
Friday Nov 09, 2018
قسمت دهم
کاخ دادگستری پاریس
X
Palais de Justice de Paris
Le divorce n'est jamais léger. Quelles sortes d'ordures sommes-nous devenus pour croire qu'il s'agit d'un acte sans gravité? Anne a cru en moi. Elle m'a confié sa vie devant Dieu (et, plus impressionnant; devant la République Française). J'ai signé un pacte par lequel je lui promettais de m'occuper d'elle toujours et d'élever nos enfants. Je l'ai escroquée. C'est elle qui a demandé le divorce: juste retour des choses, puisque c'est moi qui l'avait demandée en mariage. Nous n'aurons pas d'enfants et tant mieux pour eux. Je suis un traître et un lâche, ce qui aurait fait beaucoup pour un père de famille. Je plaide coupable - pour cesser de culpabiliser.
Pourquoi n'y a-t-il personne aux divorces? À mon mariage, tous mes amis m'entouraient. Mais le jour de mon divorce, je suis incroyablement seul. Pas de témoins, ni de demoiselles d'honneur, pas de famille, ni de copains bourrés pour me taper dans le dos. Ni fleurs, ni couronnes. J'aurais aimé qu'on me lance quelque chose, à défaut de riz, je ne sais pas, des tomates pourries, par exemple. À la sortie du Palais de Justice, ce genre de projectile est pourtant monnaie courante. Où sont-ils, tous ces proches qui se gavaient de petits fours à mes noces et qui à présent me boycottent, alors que ce devrait être l'inverse - on devrait toujours se marier seul et divorcer avec le soutien de tous ses amis?
Il paraît que certains pasteurs anglicans organisent des cérémonies religieuses de divorce à l'amiable, avec bénédiction des séparés et remise solennelle des alliances à l'officiant. “Mon père, je vous rends cette bague comme le signe que mon mariage est terminé.” Je trouve que cela a de la gueule. Le Pape devrait étudier la question: cela ramènerait du monde dans les églises, et puis la revente des alliances rapporterait plus que la quête, non? Idée à creuser, me dis-je alors que le juge des divorces tente la conciliation. Il nous demande, à Anne et moi, si nous sommes sûrs de vouloir divorcer. Il nous parle comme si nous étions des enfants de quatre ans. J'ai envie de lui répondre que non, que nous sommes venus ici pour faire un tennis. Et puis je réfléchis, et je me rends compte qu'il nous a percés à jour: il a raison, nous sommes des enfants de quatre ans.
Le divorce est un dépucelage mental. En l'absence de la “bonne guerre” que nous mériterions, ce genre de désastres (tout comme perdre sa mère ou son père, se retrouver paralysé après un accident de voiture, perdre son logement à la suite d'un licenciement abusif) sont les seuls événements qui nous apprennent à devenir des hommes.
... Et si l'adultère m'avait rendu adulte?
On fait semblant d'être indifférent au divorce, mais arrive bientôt le moment terrible où l’on comprend être passé de “la Belle au bois dormant” à “Nous ne vieillirons pas ensemble”. Adieu souvenirs charmants, il faut renoncer aux surnoms adorables qu'on se donnait, brûler les photos du voyage de noces, éteindre la radio quand on y entend une chanson qu'on fredonnait ensemble. Certaines phrases vous mettent hors de vous: “ Je m'habille comment? ”, “
Qu'est-ce qu'on fait ce soir? ”, car elles vous rappellent de mauvais souvenirs. Vous aurez inexplicablement les larmes aux yeux chaque fois que vous assisterez à des retrouvailles dans un aéroport. Et même le Cantique des Cantiques deviendra une torture: “Vos joues ont la beauté de la tourterelle, et votre cou est comme de riches colliers... Vous avez blessé mon cœur, ma sœur, mon épouse, vous avez blessé mon cœur par l'un de vos yeux et par un cheveu de votre cou.”
Les seules fois où l'on se croisera désormais, ce sera en présence d'une souriante avocate qui aura, par-dessus le marché, le mauvais goût d'être enceinte jusqu'aux dents. On se fera la bise comme de vieux amis. On ira boire un café ensemble comme si la Terre ne venait pas de s'écrouler. Autour de nous les gens continueront de vivre. On bavardera d'un ton badin, puis, quand on se séparera, l'air de rien, ce sera pour toujours. “Au revoir” sera le dernier mensonge.
Friday Nov 02, 2018
Friday Nov 02, 2018
شب هایی وجود دارد که خواب تجمل محسوب می شود. خوابیدن برای بیدار شدن از این خواب بد. دوست داریم هیچ کدام از این اتفاق ها نیافتاده بود. دوست داریم « Ctrl + z » زندگی را بزنیم. چرا که وقتی دیگران را زجر می دهیم، خود را بیشتر از همه نابود می کنیم.
قسمت نهمباران روی کوپاکابانا
IXPluie sur Copacabana
Les contes de fées n'existent que dans les contes de fées. La vérité est plus décevante. La vérité est toujours décevante, c'est pourquoi tout le monde ment. La vérité, c'est la photo d'une autre femme trouvée par inadvertance dans mon sac de voyage, à Rio de Janeiro (Brésil), la veille du Jour de l'An. La vérité, c'est que l'amour commence dans l'eau de rose et finit en eau de boudin. Anne cherchait sa brosse à cheveux et fut décoiffée par un Polaroid de femme assorti de quelques lettres d'amour qui n'étaient pas d'elle. À l'aéroport de Rio, Anne m'a largué. Elle voulait rentrer à Paris sans moi. Je n'étais pas en position de la contredire. Elle pleurait avec étonnement. L'effroi de quelqu'un qui a tout perdu en vingt secondes. C'était une petite fille adorable qui découvrait d'un seul coup que la vie est épouvantable et que son mariage s'écroulait. Elle ne voyait plus rien, il n'y avait plus d'aéroport, plus de file d'attente, plus de tableaux d'affichage, tout avait disparu, sauf moi, son bourreau. Comme je regrette aujourd'hui de ne pas l'avoir serrée dans mes bras! Mais j'étais gêné que ses larmes n'arrêtassent pas de couler, et tout le monde me regardait. Il est toujours assez embarrassant d'être un salaud en public. Au lieu de lui demander pardon, je lui ai dit: “Monte, tu vas rater l'avion.” Je n'ai rien dit pour la sauver. Rien que d'y repenser aujourd'hui, j'en ai encore mon grand menton qui tremble. Elle avait un regard implorant, triste, embué, haineux, battu, inquiet, déçu, innocent, fier, méprisant qui restait tout de même bleu. Jamais je ne l'oublierai: ce regard découvrait la douleur. Il faudra que j'apprenne à vivre avec cette saloperie sur le dos. On s'apitoie sur ceux qui souffrent mais pas sur ceux qui font du mal. Débrouille-toi comme un grand, mon vieux. Tu es celui qui n'a pas tenu ses promesses. Souviens-toi de la fin d'Adolphe: “La grande question dans la vie, c'est la douleur que l'on cause, et la métaphysique la plus ingénieuse ne justifie pas l'homme qui a déchiré le cœur qui l'aimait.” Après, j'ai traîné seul sur Copacabana, le cœur brisé, j'ai bu, esseulé comme personne ne le fut jamais, vingt caïpirinhas, je me sentais merdique, injuste et monstrueux. J'allais devenir une sorte de caillou froid. Pour la première fois depuis des décennies, il pleuvait sur le Réveillon de Rio. Punition divine. Agenouillé sur le sable, dans les tambours assourdissants de la samba, je me suis moi aussi mis à pleuvoir. Il y a des nuits où dormir serait un luxe. Dormir pour pouvoir se réveiller de ce mauvais rêve. On aimerait que tout ceci ne soit jamais arrivé. On voudrait faire “pomme z” avec sa vie. Car c'est soi-même qu'on abîme le plus, quand on fait souffrir quelqu'un. Oui, c'est vrai, je me souviens très bien de la nuit où j'ai cessé de dormir. Un million de Brésiliens vêtus de blanc, sous la pluie, sur la plage. Feu d'artifice géant devant le Méridien. Il fallait jeter des fleurs blanches dans les vagues en faisant un vœu que les divinités réaliseraient dans l'année. J'ai balancé un bouquet dans les flots en souhaitant très fort que tout s'arrange. Je ne sais pas ce qui s'est passé: mes fleurs devaient être moches, ou les dieux absents. En tout cas, je n'ai jamais été exaucé.
Friday Oct 26, 2018
Friday Oct 26, 2018
پسرهایی مثل من که در دوران کودکی فکر میکنند زشت هستند، معمولا از اینکه بتوانند قاپ یک دختر زیبا را بدزدند، شگفت زده میشوند و خیلی سریع به آنان درخواست ازدواج میدهند...
قسمت هشتم
برای آنانی که شروع داستان را از دست دادهاند
نام ترانه
Everybody hurts
خواننده ترانه
R.E.M
VIIIPour ceux qui ont manqué le début
À trente ans, je suis toujours incapable de regarder une jolie fille dans les yeux sans rougir. Il est consternant d'être aussi émotif. Trop blasé pour tomber vraiment amoureux, et cependant trop sensible pour rester indifférent. Bref, trop faible pour rester marié. Mais quelle mouche m'a piqué? Évidemment, la tentation serait grande de vous envoyer aux deux tomes précédents, mais après tout, ce ne serait pas très fair-play, étant donné que ces chefs d'œuvre romantiques ont été pilonnés peu après leur succès d'estime. Alors résumons les épisodes précédents: j'étais un viveur impénitent, pur produit de notre société de luxe inutile. Né le 21 septembre 1965, vingt ans après Auschwitz, le premier jour de l'automne. Je suis venu au monde le jour où les feuilles commencent à tomber des arbres, le jour où les jours raccourcissent. D'où, peut-être, un tempérament désenchanté. Je gagnais ma vie en alignant des mots, dans des journaux ou des agences de publicité - ces dernières ayant l'avantage de payer plus cher un nombre inférieur de mots. Je me suis fait connaître en organisant des fêtes à Paris à un moment où il n'y avait plus de fêtes à Paris. Cela n'a rien à voir avec les mots, et pourtant c'est ainsi que je me suis fait un nom, probablement parce qu'à notre époque les aligneurs de mots sont jugés moins importants que les gens qui ont leur photo dans les pages nocturnes de quelques magazines. J'ai surpris ceux qui s'intéressaient à ma biographie lorsque je me suis marié par amour. Un jour, dans un regard bleu, j'avais cru entrevoir l'éternité. Moi qui passais ma vie à courir d'une soirée à l'autre et d'un métier à l'autre pour ne pas avoir le temps de déprimer, je me suis imaginé heureux. Aline, ma femme, était irréelle, d'une beauté lumineuse, presque impossible. Beaucoup trop jolie pour être heureuse - mais cela, je ne l'ai su que trop tard. Je la regardais pendant des heures. Parfois elle s'en rendait compte et me le reprochait: “Arrête de m'observer, s'écriait-elle, tu me gênes.” Mais la regarder vivre était devenu mon spectacle préféré. Les garçons comme moi, qui se sont trouvés moches dans leur enfance, sont en général tellement étonnés d'arriver à séduire une jolie fille qu'ils les demandent en mariage un peu vite. La suite n'est pas d'une folle originalité; disons, pour ne pas entrer dans les détails, que nous nous sommes installé dans un appartement trop petit pour un si grand amour. Du coup, nous sortions trop souvent de chez nous, et fûmes entraînés dans un tourbillon assez corrompu. Les gens disaient de nous: — Ils sortent beaucoup, ces deux-là. — Oui, les pauvres... Comme ils doivent aller mal! Et les gens n'avaient pas complètement tort, même s'ils étaient bien contents d'avoir, pour une fois, une jolie fille dans leurs soirées glauques. La vie est ainsi faite que, dès que vous êtes un tantinet heureux, elle se charge de vous rappeler à l'ordre. Nous fûmes infidèles, à tour de rôle. Nous nous sommes quittés comme nous nous étions mariés; sans savoir pourquoi. Le mariage est une gigantesque machination, une escroquerie infernale, un mensonge organisé, dans lequel nous avons péri comme deux enfants. Pourquoi? Comment? C'est très simple. Un jeune homme demande sa main à la femme qu'il aime. Il crève de trouille, c'est mignon, il rougit, il transpire, il bégaye et elle, elle a les yeux qui brillent, elle rit nerveusement, lui fait répéter sa question. Dès qu'elle a dit oui, soudain une interminable liste d'obligations vont leur tomber dessus, dîners et déjeuners de famille, plans de table, essayages de la robe, engueulades, interdit de roter ou péter devant les beaux-parents, tenez-vous droit, souriez, souriez, c'est un cauchemar sans fin et ce n'est que le tout début: ensuite, vous allez voir, tout est organisé pour qu'ils se détestent.
Friday Oct 19, 2018
Friday Oct 19, 2018
قسمت ششم
ته خط
قسمت هفتم
دستورالعمل بهتر شدن
نام ترانه:
Et si tu n'existait pas
خوانندهٔ ترانه:
Joe Dassin
VILe bout du rouleau
Je suis rentré chez moi dans un état déplorable. Bon sang, mais quelle misère de se mettre dans des états pareils à mon âge! Le culte de la cuite, ça passe à dix-huit ans, à trente c'est pathétique. J'ai gobé un demi-ecstasy pour rouler des pelles à des inconnues. Sans cela, j'aurais été trop timide pour tenter ma chance. Le nombre de filles que je n'ai jamais embrassées par crainte de me prendre une veste est incalculable. C'est ce qui fait mon charme: j'ignore si j'en ai. Au Queen, les deux jolies blondes saoules qui fourraient leurs langues dans mes oreilles, en créant un effet de glougloutage stéréophonique, m'ont demandé: — On va chez toi ou chez nous? Après leur avoir roulé un patin collectif à toutes les deux (et mordu leurs quatre seins), j'ai répondu fièrement: — Vous chez vous, et moi chez moi. J'ai pas de capotes, et puis ce soir je fête mon divorce, j'aurais trop peur de ne pas bander. Au bout du scooter, j'ai retrouvé mon appartement déserté. La main de l'angoisse a empoigné mon estomac: descente d'x. Pas besoin de ça: à quoi sert-il de passer la soirée à se fuir soi-même si c'est pour être rattrapé en bout de course à son domicile? Dans les poches de mon manteau, j'ai récupéré un reste de cocaïne dans une enveloppe. Reniflé à même le papier kraft. Cela amortira le spleen. Il reste de la poudre blanche sur le bout de mon nez. Maintenant je n'ai plus sommeil. Le jour s'est levé, la France va se mettre au travail. Et pendant ce temps un adolescent attardé ne bougera pas avant des heures. Trop défoncé pour dormir, lire ou écrire, je fixerai le plafond en serrant les dents. Avec ce visage rougeaud et ce nez blanchi, j'aperçois dans le miroir un clown en négatif. Je n'irai pas travailler aujourd'hui. Fierté d'avoir refusé une partouze bisexuelle le lendemain de mon divorce. Marre de ces filles avec qui tu couches mais contre qui tu détestes te réveiller. À part une casserole de lait qui déborde, il n'y a pas grand-chose sur terre de plus sinistre que moi.
VIIRecette pour aller mieuxRépéter souvent ces trois phrases: LE BONHEUR N'EXISTE PAS. L'AMOUR EST IMPOSSIBLE. RIEN N'EST GRAVE. Sans rire, cela paraît idiot, mais cette recette m'a peut-être sauvé la vie quand je touchais le fond. Essayez-la dèsvotre prochaine dépression nerveuse. Je vous la recommande. Voici également une liste de chansons tristes à écouter pour remonter la pente: April come she will de Simon & Garfunkel (20 fois), Trouble de Cat Stevens (10 fois), Something in the way she moves de James Taylor (10 fois), Et si tu n'existais pas de Joe Dassin (5 fois), Sixty years on suivi de Border Song d'Elton John (40 fois), Everybody hurts de REM (5 fois), Quelques mots d'amour de Michel Berger (40 fois mais ne vous en vantez pas trop), Memory Motel des Rolling Stones (8 fois et demie), Living without you de Randy Newman (100 fois), Caroline No des Beach Boys (600 fois), la Sonate à Kreutzer de Ludwig van Beethoven (6 000 fois). Bon concept de compil, ça: j'ai déjà le slogan. “La Compil Cafard, la Compil qui broie du noir.
Friday Oct 12, 2018
Friday Oct 12, 2018
قسمت پنجممهلت پایانی تازگی
آمار سازمان ملل، حقایق علمی دربارهٔ فعل و انفعلات شیمایی، نظرات استاندل و رولان بارت همگی بیانگر این هستند که عشق فقط سه سال طول میکشد.
نام ترانه
Avec le temps
خواننده
Léo Ferré
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Friday Oct 05, 2018
Friday Oct 05, 2018
کتاب عشق سه سال طول میکشد
بخش سوم
رها شده در ساحل
بخش چهارم
غمگینترین کسی که دیدهام
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Friday Sep 28, 2018
Friday Sep 28, 2018
قسمت دوم کتاب عشق سه سال طول میکشد
طلاق جشنگونه
مارک مارونیه اولین شب بعد از طلاقش را تجربه میکند
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نام ترانه
Beau Bizzare
نام خواننده
Christophe
Friday Sep 21, 2018
Friday Sep 21, 2018
قسمت اول کتاب عشق سه سال طول می کشد
با گذشت زمان دیگر همدیگر را دوست نداریم
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